Questionnaire aux candidats des élections législatives en Isère concernant les transports publics: Les résultats!

Communiqué de presse du Collectif pour la gratuité des transports publics de l’agglomération grenobloise : Questionnaire aux candidats des élections législatives en Isère concernant les transports publics: Les résultats!

Les politiques déployées de longue date, aussi bien au niveau de l’agglomération qu’au niveau national, ont conduit à des déséquilibres géographiques, avec des zones concentrant beaucoup d’emplois, et des salariés habitant de plus en plus loin. Cela a favorisé le recours à la voiture individuelle. En termes de déplacements ces politiques se traduisent par un niveau de trafic automobile de plus en plus difficile à maîtriser, qui a des conséquences graves sur la santé des habitants, sur l’environnement, et, de plus, impacte fortement le budget des ménages.


Ainsi, le Collectif pour la gratuité des transports publics dans l’agglomération grenobloise a consulté les candidat-e-s aux élection législatives en Isère sur les questions des transports en commun et particulièrement vers la possibilité de la mise en place de leur gratuité dans les agglomérations. Les réponses des candidat-e-s sont résumées sous 5 thèmes:

Vision des transports et impact sur la pollution,

Vision sur la gratuité des transports en communs urbains,

Vision du financement des transports en communs et notamment de la gratuité,

Vision autour de l’agglomération Grenobloise,

Vision au niveau national


10 candidat-e-s de tous bords (DVD, LR, REM, PS, EELV, UDE, FI, la relève citoyenne, Génération Écologie/PRG/PS) ont répondu ainsi que trois partis politiques (NPA, LO et APPEL).

Voici un décryptage de leurs réponses.

 

Vision des transports et impact sur la pollution

Les priorités sont clairement différentes selon les tendances politiques. Les investissements pour le renforcement des infrastructures de transports collectifs urbains fait consensus. Cependant, les candidat-e-s divergent sur la masse d’investissement à faire pour renforcer les infrastructures routières urbaines. L’opposition ((la République en marche, les Républicains, PS)) repose principalement sur l’envie d’un coté de fluidifier les trajets en voiture, et de l’autre ne pas inciter à continuer d’utiliser la voiture si les infrastructures routières s’agrandissaient.

Des investissements massifs dans le rail sont aussi plébiscités par la plupart des candidat-e-s en augmentant la part du fret pour les échanges commerciaux. Un partie non négligeable des candidat-e-s note toutefois que ces infrastructures doivent répondre à un réel besoin et ne pas tomber dans l’écueil de projets pharaoniques et inutiles (ex: Lyon-Turin) (FI, NPA, EELV, APPEL).

Plusieurs candidat-e-s soulèvent qu’il faudrait :
+ développer l’essor des véhicules électriques et l’accessibilité des bornes, (La République en Marche, Républicains, FI),
+ retirer les lois Macron favorisant le transport des personnes par cars entre les villes.
+ aligner la fiscalité diesel-essence et réduire la part des véhicules diesel

 

Vision sur la gratuité des transports en communs (TC) urbains

L’idée de la mise en place de la gratuité des transports en commun est proposée par divers candidat-e-s et partis: de droite à gauche (8/10) et 3/3 pour les partis. Deux candidats souhaitent en revanche une gratuité restreinte sur une catégorie de personnes ou la continuité de la tarification solidaire. Une partie des candidat-e-s favorables à la gratuité plaide pour une mise en place progressive et une période d’essai afin d’évaluer son impact sur l’augmentation de la fréquentation et la diminution de la voiture.

Chez tous-tes les candidat-e-s il parait très important et indispensable qu’il y ait une augmentation de l’offre de transport : fréquence, horaires élargis, plus de lignes afin d’inciter toujours plus l’usage des TC.

 

Vision du financement des transports en communs et notamment de la gratuité

Sur le financement, les opinions divergent et une partie des candidat-e-s juge que cela demande de prendre du temps pour trouver le bon mix. Cependant, il en ressort que la hausse des impôts locaux n’est pas la solution. Mais que le financement viendrait de la hausse du versement transport (voir Lexique ci-dessous)et des subventions de l’État.

 

Vision autour de l’agglomération Grenobloise

Il y a consensus sur le rapprochement qui est jugé INDISPENSABLE du pays Voironnais, du Grésivaudan et de la Métropole pour proposer une offre cohérente de transports. Ce rapprochement doit être efficace pour favoriser les connexions. Les exemples des parkings relais devenus payants à Voiron sont l’exemple à ne pas suivre.

Sur l’élargissement de l’A480, en revanche, les positions sont très clivées.

Des investissements sur les lignes TER de la région (par ex: doublement de voies) sont considérés comme absolument nécessaires par la plupart des candidat-e-s.

 

Vision au niveau national

Le support de l’État aux investissements dans les transports en commun parait indispensable pour la plupart des candidat-e-s. Ces subventions pourraient être financées soit par de nouvelles taxes type « pollutaxes » ou par la taxe carbone.

Pour certain-e-s candidats, des mesures favorisant l’utilisation du rail (passager et fret) doivent être mises en place, qui passeraient notamment par une unification des acteurs du rail en un seul pôle public.

Vous touverez la plupart des réponses des candidat-e-s/partis attachés à cet article.

Lexique:

Versement transport: c’est une contribution des entreprises de plus de onze salariés au financement des transports publics locaux (investissement et fonctionnement). Dans la métropole grenobloise, la TAG est financée a environ 50% par le versement transport. La contribution des entreprises est différente selon le territoire, une grosse entreprise implantée à Centr’Alp ne paiera que 0,80% alors qu’à Grenoble ce taux serait de 2%. (http://www.editions-legislatives.fr/aboveille/bn/ibt_actuel/rh/indices/indp021285.html)

Analyse du Collectif :

Comme dans les 29 autres communes qui pratiquent la gratuité et les 2 (Dunkerque et Niort) qui vont bientôt la pratiquer, le collectif constate que l’idée de la gratuité progresse fortement, à gauche comme à droite.

Ainsi, les enjeux environnementaux, sociaux et sanitaires n’ont jamais autant montré la nécessité de mesures urgentes, durables pour limiter la circulation automobile. Il est également urgent d’agir contre le réchauffement climatique. Le développement des transports publics locaux s’impose. Leur gratuité est une démarche incitatrice qui a fait ses preuves dans une trentaine de villes ou intercommunalités en France.

La généralisation au plan national de cette mesure d’utilité publique devrait être l’un des éléments majeurs d’une politique publique de développement des transports urbains, cohérente et complémentaire avec un développement des modes de déplacement «doux».

Parce que la mobilité est une exigence, un fait de société, elle s’impose comme un droit : comme l’accès à la santé et à l’éducation. Quand les inégalités sociales s’aggravent, la gratuité des transports est aussi la liberté de circulation pour toutes et tous. La gratuité devient un bien commun que seul un service public peut assurer. Ce service donne de la cohésion sociale et la fierté d’appartenir à la Cité.

Mettons les transports publics au cœur de notre mobilité grâce à un transport public universel accessible à tous, dans un système plurimodal!

Le collectif pour la gratuité des transports publics de l’agglomération grenobloise a été créé par des organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires), de jeunesse (UNL, UNEF), associatives (ATTAC, Maison des Femmes, Indecosa) et politiques (PCF, PG, NPA, Ensemble!, PAG38) convaincues de la nécessité de faire de la mobilité un droit pour toutes et tous, en réponse aux problèmes sociaux, sanitaires et environnementaux. Ce collectif comprend aujourd’hui des collectifs locaux (Grenoble, Saint Martin d’Hères, Fontaine, Saint Egrève).

Contact :

contact@gratuite-transports.listes.vox.coop ou à l’adresse suivante :

CGTPAG, Bourse du Travail chez CGT

32 avenue de l’Europe

38100 Grenoble cedex 2