Dans le cadre du sixième rapport d’évaluation du GIEC, dont la publication est prévue en 2021, les scientifiques français impliqués dans ce travail, notamment au CNRS, au CEA et à Météo-France, ont rendu leur copie (le 17 septembre 19) et ont dévoilé les grandes lignes de leurs résultats. Leurs nouveaux modèles prévoient notamment un réchauffement plus important en 2100 que les versions précédentes datant de 2014.
Le travail effectué par la communauté française a mobilisé une centaine de scientifiques de disciplines variées (climatologues, océanographes, glaciologues, spécialistes de l’atmosphère, de la végétation et des sols, experts en calcul intensif), a nécessité des moyens informatiques importants : 500 millions d’heures de calcul assurées par les supercalculateurs des trois institutions.
Selon le scénario le plus « pessimiste » (croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles), l’augmentation de la température moyenne globale atteindrait 6 à 7 °C en 2100, soit 1 °C de plus que dans les précédentes estimations. Seul l’un des scénarios socio-économiques (marqué par une forte coopération internationale et donnant priorité au développement durable), permet de rester sous l’objectif des 2 °C de réchauffement, au prix d’efforts d’atténuation très importants et d’un dépassement temporaire de cet objectif au cours du siècle.
Pour rappel, l’Accord de Paris sur le climat de 2015 prévoit de limiter la hausse des températures à 2°C, voire 1,5°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (1880).
Le scénario le plus optimiste : une hausse d’environ 2°C
Seul, le scénario le plus ambitieux, permet « tout juste » de rester sous l’objectif des 2°C de réchauffement en 2100. Celui-ci implique « un effort d’atténuation encore plus important ». C’est-à-dire « une diminution immédiate des émissions de CO2 jusqu’à atteindre la neutralité carbone à l’échelle de la planète vers 2060, ainsi qu’une captation de CO2 atmosphérique de l’ordre de 10 à 15 milliards de tonnes par an en 2100″, expliquent les scientifiques. Ce dernier point est techniquement incertain. Le scénario est aussi« marqué par une forte coopération internationale », en dépit du retrait américain de l’Accord de Paris et « [donne] la priorité au développement durable ».
Le scénario le plus pessimiste : une hausse de 7°C :
Dans le scénario le plus pessimiste, basé sur une croissance économique rapide alimentée par les énergies fossiles, la hausse de la température moyenne mondiale atteint 6,5 à 7°C en 2100. Le pire scénario du rapport précédent prévoyait une augmentation de la température moyenne globale de près de 5°C d’ici à 2100. « La température moyenne de la planète à la fin du siècle dépend donc fortement des politiques climatiques qui seront mises en œuvre dès maintenant et tout au long du 21e siècle« , insistent les scientifiques français.
Voir l’article d’Actu-Environnement
Voir l’article de Futura-Planète